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Dégâts causés aux peupliers par le gel

Dégâts causés aux peupliers par le gel - Gelée tardive
  • Nom latin : Gelatio populi
  • Nom anglais : Frost damage of poplars
  • Division : Intemperiae
  • Classe : Frigoris
Description

Micro-habitat(s)

Branche

Distribution

Partout au Canada

Dommages, symptômes et biologie

Le gel peut frapper les peupliers de tout âge dans les brise-vent ou en peuplements naturels, qu'ils poussent à des fins commerciales ou ornementales.

Il y a une quantité de symptômes de dégâts faits aux peupliers qui, lorsqu'ils sont présents, fournissent des preuves quant à l'identification du gel comme cause des dégâts : le dépérissement, les sports des bourgeons, le déchaussement, les chancres, les broussins et les cicatrices.

Le dépérissement est une condition qui est facilement reconnaissable à distance étant donné le contraste entre les branches mortes et vivantes d'un même arbre. Au printemps, il survient lorsque le gel tue les petites branches de la cime supérieure. Durant la saison de croissance, les feuilles se ratatinent et meurent quelques jours après une gelée. Lorsque les blessures causées par le gel ont lieu durant l'automne ou l'hiver, les dégâts ne sont apparents qu'au printemps : l'arbre ne bourgeonne pas ou produit des feuilles plus petites qu'à la normale. Au milieu de l'été, ce feuillage jaunit, ratatine et meurt. Les branches et les feuilles mortes à cause du dépérissement tendent à rester sur l'arbre; dans les cas les plus graves, des sections entières de la cime peuvent être tuées.

Les bourgeons anormaux sont des bourgeons qui se transforment en pousses et feuilles anormales. Lorsque le gel a détruit la tige principale (la pousse apicale), les bourgeons anormaux les plus vigoureux se transforment en nouvelles pousses apicales et remplacent les branches mortes. Un tel arbre finit par prendre l'aspect d'un candélabre, par produire des tiges multiples ou par devenir très dense. Les sports les plus faibles se transforment en courtes branches très fines donnant naissance à des feuilles dont les dimensions, la forme et le nombre varient. Ces branches croissent souvent à l'horizontale ou vers le bas.

Le déchaussement est le déracinement sous l'action du gel, ce qui cause la rupture des petites racines d'alimentation et expose les racines peu profondes au gel, entraînant ainsi leur mort ou la formation de chancres. Les dégâts causés aux racines affaiblissent l'arbre, retardent sa revitalisation et entravent la croissance de nouvelles pousses dans la cime. La survie de l'arbre entier peut être menacée; certains arbres ne bourgeonneront pas tandis que d'autres ne produiront que de petites feuilles éparses. Les arbres gravement endommagés forment souvent des pousses autour de leur base.

Les chancres dus au gel consistent en des régions mortes d'écorce plus ou moins gondolée qu'on trouve sur la tige principale et les branches les plus grosses. Les tissus d'écorce détruits par le gel se décolorent et prennent une teinte brun pâle ou brun foncé. Certains chancres disparaissent tandis que d'autres restent et s'agrandissent au fil des années à mesure que les nouveaux tissus qui les entourent sont détruits par le gel. L'écorce morte finit par se crevasser et tomber, exposant ainsi le coeur du bois. L'écorce entourant un ancien chancre est plus épaisse qu'à la normale et le chancre lui-même laisse une cicatrice pouvant atteindre 5 m de long sur le tronc de l'arbre.

Les bourrelets cicatriciels (ou callus) dus au gel sont des gonflements ligneux qui se forment autour des chancres. Ils prennent de l'ampleur au fil des ans et se caractérisent par une écorce épaisse et sillonnée. Ils sont souvent accompagnés de grappes de bourgeons anormaux produisant de courtes branches très fines qui vivent peu longtemps. Les callus raffermissent la région du tronc atteinte de chancres et empêchent l'arbre de se briser sous l'effet du vent.

Les cicatrices dues au gel sont des saillies de nouveau bois et de nouvelle écorce qui se forment sur les chancres allongés dus au gel de la tige principale. L'écorce rugueuse externe finit par tomber, laissant une écorce unie sur les saillies qui s'unissent après un certain temps pour former un tout unique. Ces cicatrices augmentent de volume chaque année et servent à raffermir la tige de l'arbre.

Il est quelquefois difficile de reconnaître les dégâts faits au peuplier qui sont reliés au climat. Il peut n'y avoir que quelques signes manifestes de la cause, et les dégâts peuvent être suivis de plusieurs autres événements tels que l'élagage naturel des pousses et des rameaux (souvent caché par la pousse courante), l'altération superficielle (la mue) des tissus mort; et la croissance de micro-organismes secondaires. Les micro-organismes qui colonisent rapidement les tissus détruits par le gel peuvent facilement être confondus avec des agents causals principaux; ainsi, certains chancres dommageables des peupliers (Cytospora spp., Nectria spp. et quelques Septoria spp.) ayant précédemment été signalés étaient probablement soit des tissus atteints par le gel subséquemment colonisés par ces champignons, soit des échantillons identifiés seulement visuellement.

Autres informations

Le changement fréquent du gel au dégel détruit certains tissus et poussent ceux qui entourent la région morte à croître anormalement. La mortalité a lieu lorsque le gel envahit l'intérieur humide de l'arbre et que les cristaux de glace ainsi formés grossissent en soulevant et en poussant les différents tissus, notamment les tissus aussi sensibles que ceux des bourgeons et de la couche de cellules de croissance (cambium) sous l'écorce. Les cycles de gel et de dégel ont lieu principalement au printemps et à l'automne; les mois de mars, avril, septembre et octobre sont critiques. Sur les versants est des Rocheuses et dans le sud-ouest de l'Alberta, ces cycles se produisent aussi durant l'hiver et sont causés par de fréquents vents chauds, les chinooks.

Prévention
Il n'existe aucune méthode vraiment efficace pour protéger les peupliers contre les dégâts causés par le gel et aucun hybride pouvant résister au gel n'a été créé jusqu'à présent. Les changements dans la forme de la cime et dans la hauteur de l'arbre devront tout simplement être acceptés et dans certains milieux, il serait préférable d'avoir des arbres, petits ou touffus.

Le meilleur moyen d'éviter les dégâts causés par le gel est de planter les arbres soigneusement afin de stimuler une croissance vigoureuse et de les rendre plus robustes. Dans les Prairies, les jeunes peupliers ne produisent des pousses et des racines solides que très lentement. Les arbres nouvellement plantés devront donc être émondés en une pousse apicale unique et leur cime devra pouvoir devenir progressivement plus dense au cours des 3 ou 4 années suivantes. Une croissance vigoureuse sous l'action des engrais réduit la probabilité de dépérissement et de chancres dus au gel. De plus, elle accélère la revitalisation des tissus endommagés par le gel et stimule la formation de nouvelles racines et de branches verticales solides qui se transformeront en nouvelles pousses apicales. Les peupliers réagissent le mieux à l'application d'engrais 16-20-0 ou 20-0-0 au taux recommandé pour les pelouses et à l'arrosage durant la première semaine de feuillaison. L'engrais ne devrait jamais être appliqué vers la fin de l'été puisque la nouvelle pousse vigoureuse n'aurait pas le temps de durcir et serait ainsi sujette aux blessures résultant du gel.

Il existe certaines mesures préventives. Les parties aériennes de l'arbre sont les plus difficiles à protéger; néanmoins, lorsqu'on prédit un gel destructeur durant le cycle végétatif, l'arrosage constant des petits arbres devrait aider à réduire les dommages. Les racines sont plus faciles à protéger. À l'automne, on peut les recouvrir d'une couche de paille ou de feuilles, particulièrement si le gazon autour de l'arbre n'est pas trop épais. Au début du printemps, il importe de recouvrir la surface des racines d'une épaisse couche de terre arable de bonne qualité, de podzol tourbeux ou de fumier décomposé; cela activera la croissance des racines des jeunes arbres.

Si l'arbre est affecté par le gel, on peut remédier à plusieurs des défauts de croissance qui en résultent. Les arbres qui se garnissent de feuilles inégalement — denses à certains endroits, éparses à d'autres, mais sans branches mortes — devraient être arrosés et le sol bien fertilisé durant la première semaine suivant la feuillaison. Dans le cas des arbres rabougris par l'effet du dépérissement, il faut choisir une pousse apicale dès qu'il y a dominance et émonder les autres. Certains sports produisent des branches croissant à l'horizontale ou vers le bas, ou encore un branchage dense, qu'il y a lieu d'émonder. L’élagage des branches vivantes des peupliers faux-trembles doit se faire avant la fin de mai et dans le cas des autres peupliers avant la fin de juin de cette façon, les plaies ont amplement le temps de se cicatriser. Après l'élagage, il est essentiel de bien fertiliser le sol et de bien arroser l'arbre de sorte qu'il puisse reprendre sa croissance normale aussi rapidement que possible après la feuillaison.

On peut élaguer les branches mortes des petits peupliers n'importe quand, mais dans le cas de gros arbres il faut, pour des raisons de sécurité, les élaguer aussitôt que possible. Les chancres dus au gel n'exigent aucun traitement car le chancre exsude sa propre substance résineuse protectrice et les broussins de même que les cicatrices qui se formeront plus tard raffermiront le tronc de l'arbre.

Publications du Service canadien des forêts

Dégâts causés aux peupliers par le gel

Informations sur les hôtes

Au Canada, le gel cause des dégâts aux peupliers indigènes tels que le peuplier faux-tremble, le peuplier baumier et le peuplier de Sargent ainsi qu'aux peupliers hybrides cultivés comme le Northwest, le Brooks, le Griffin et le Russe.

Hôte(s) principal(aux)

Peuplier, peuplier baumier, peuplier de Sargent, peuplier faux-tremble

Photos

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