Rouille du sapin et de la fougère-aigle
- Nom latin : Uredinopsis pteridis
- Nom anglais : Fir-bracken rust
- Division : Basidiomycota
- Classe : Pucciniomycetes
Description
Distribution
Amérique du Nord
Hémisphère Nord, Amérique du Sud et Afrique; en Colombie Britannique, plus commun sur la côte.
Dommages, symptômes et biologie
Les rouilles du sapin peuvent causer des déformations de croissance (balais de sorcière) ou la défoliation (chute prématurée des aiguilles) ou les deux. L’infection peut donc réduire le volume et la qualité du bois et provoque parfois le dépérissement de la cime. Ces maladies ont toutefois eu un impact économique négligeable, même s’il y a eu plusieurs graves flambées de plusieurs de ces rouilles. Les pépinières forestières sont probablement les plus menacées, car elles contiennent de fortes densités d’arbres sensibles et ont tendance à présenter des conditions très humides, ce qui favorise le développement des rouilles des aiguilles et des rouilles-balais de sorcière.
Il est très difficile d’identifier les rouilles qui infectent les sapins. Certaines espèces ne peuvent être identifiées que sur leur hôte alternant. Il est donc recommandé de consulter un spécialiste.
Un feuillage clairsemé sur les branches inférieures des sapins pourrait indiquer des infections passées, mais ce symptôme n’est pas fiable puisqu’il peut être causé par d’autres maladies ou des insectes. En outre, dans le cas des rouilles balais de sorcière du sapin, on peut confondre le balai avec celui causé par un autre organisme.
Les rouilles se distinguent des autres champignons parasites par le fait que la plupart d’entre elles ont besoin de deux hôtes non apparentés pour achever leur cycle vital complexe, qui comporte normalement cinq stades reproducteurs. Les deux premiers, soit les stades pycnidien et écidien, se déroulent sur l’hôte primaire et les trois autres, soit les stades urédinien, télien et basidien, sur l’hôte alternant. Chaque stade produit un type particulier de spore (corpuscule reproducteur microscopique qui fonctionne comme une graine).
Les basidiospores transportées par le vent infectent le nouveau feuillage des sapins en mai et en juin. Le stade pycnien, qui forme de minuscules gouttelettes sur les aiguilles infectées, apparaît environ un mois après l’infection initiale. Normalement, le stade écidien n’apparaît pas avant le printemps suivant. Il arrive cependant que les écidies deviennent matures et produisent des écidiospores tard à l’automne de la même année. Les écidies se présentent comme des tubes blancs suspendus à la face inférieure des aiguilles infectées. Les écidies peuvent être pérennes et peuvent sporuler jusqu’à quatre années sur une même aiguille. Les écidiospores blanches, qui sont produites de mai à septembre, sont emportées par le vent et infectent de jeunes frondes de fougère-aigle. Les urédinies se forment environ trois semaines après l’infection des frondes et produisent des urédiospores qui propagent et intensifient la maladie sur les fougères-aigles. Ces spores n’infectent pas l’hôte primaire. À la fin de l’été et à l’automne, les télies se développent à partir du même mycélium qui a donné naissance aux urédinies, formant des taches pâles entre les nervures des frondes atteintes. Les téliospores dans les télies passent l’hiver sur les frondes mortes, puis germent au printemps pour produire les basidiospores. Ne pouvant réinfecter la fougère-aigle, les basidiospores sont transportées à leur tour par le vent pour infecter des sapins, sur lesquels le cycle recommence.
On observe habituellement les rouilles des aiguilles sur de jeunes arbres et sur les jeunes branches d’arbres plus âgés. Lorsqu’on les connaît, la plupart des signes et symptômes de ces maladies sur les hôtes alternants sont aisément observables. La connaissance des cycles vitaux des sept rouilles les plus courantes sera utile à des fins d’identification. Toutefois, les fluctuations annuelles du climat et la situation géographique (p. ex. altitude) influent sur le moment et l’intensité des caractères observables de ces rouilles.
Autres informations
En général, les rouilles sont très répandues dans l’hémisphère Nord. Leur incidence et leur importance varient d’une région à l’autre et d’une année à l’autre. Toutes les espèces indigènes de sapins y sont sensibles, mais certaines sont infectées plus souvent que d’autres. En raison de leur vaste répartition et de leur capacité d’infecter les sapins, les rouilles des aiguilles ont le potentiel de causer beaucoup de dommages. Heureusement, cette menace se réalise rarement en raison de la complexité de leur cycle vital.
Publications du Service canadien des forêts
Informations sur les hôtes
Les rouilles du sapin parasitent en alternance des hôtes primaires (sapins) et des hôtes secondaires (espèces végétales autres que des conifères), aussi appelés hôtes alternants, pour boucler leur cycle vital complexe. La présente rouille, Uredinopsis pteridis, infecte tous les sapins indigènes de la Colombie Britannique, soit les sapins subalpin, gracieux et grandissime.
Hôte(s) principal(aux)
Fougère-aigle, sapin grandissime, sapin subalpin