Rouge (Lophodermium lacerum)
- Nom latin : Lophodermium lacerum Darker
- Nom anglais : Fir needle cast (Lophodermium lacerum)
- Division : Ascomycota
- Classe : Rhytismatales
Description
Distribution
Amérique du Nord
Amérique du Nord
Cette maladie des aiguilles est largement répandue dans toute l’aire de répartition de ses hôtes principaux. Dans les années 60, on considérait déjà Lophodermium lacerum comme un parasite de faiblesse. Dans l’ouest du pays, il se retrouve surtout sur sapin grandissime alors que dans l’est, c’est sur le sapin baumier qu’on le retrouve.
Dommages, symptômes et biologie
Le rouge des aiguilles de sapin occasionne la décoloration des aiguilles qui deviennent rouges, jaunes ou brunes, puis virent parfois au gris. Cette décoloration se restreint souvent au feuillage de deux ans. On observe souvent quelques aiguilles vertes en santé parmi les aiguilles infectées et décolorées, contrairement à une décoloration due au gel ou à la sécheresse qui décolore uniformément des branches entières ou une portion complète de la cime.
Le rouge des aiguilles est causé par un groupe de champignons ascomycètes apparentés qui causent plus de dommages au feuillage de conifères en Amérique du Nord que tout autre groupe de champignons. Voir à ce titre le rouge du sapin baumier (Isthmiella faullii), les rouges sur aiguilles par Lirula nervata et Lirula mirabilis ainsi que Lophodermium piceae. Une grave infection peut considérablement réduire la croissance de l’arbre.
Typiquement, seuls quelques-uns des nombreux rouges causent des dommages sous forme de réduction de croissance. Les semis peuvent être gravement endommagés si l’infection touche un pourcentage élevé du feuillage. Les arbres très infectés présentent une apparence peu esthétique en raison de la décoloration de leurs aiguilles. L’âge de l’arbre hôte peut influer sur l’ampleur des dommages : les arbres plus âgés ont une meilleure résistance, et l’infection de vieilles aiguilles est sans conséquence.
Les conditions d’humidité influent sur la dissémination et la germination des spores et donc sur la fréquence et la gravité de l’infection. Les rouges sont plus fréquents après un printemps pluvieux. Les branches basses et les arbres du sous-étage sont souvent les plus touchés, car les conditions plus humides favorisent les infections.
En général, deux types de fructifications se développent durant le cycle vital des champignons :
- les fructifications « asexuées » (pycnides), qui se présentent comme de petits points sur la face supérieure des aiguilles; et
- les fructifications « sexuées » (produisant les ascospores), qui sont généralement de plus grande taille et apparaissent le long de la nervure médiane sur la face inférieure des aiguilles.
Les champignons causant des rouges ont tous des cycles vitaux différents, dont bon nombre ne sont pas entièrement connus; le cycle vital d’Isthmiella faullii est présenté à titre d’exemple.
Les jeunes aiguilles de l’année sont d’abord infectées, mais celles-ci ne présentent pas de dommages. Au printemps suivant, les aiguilles se parsèment de taches brunes pour être finalement entièrement recouvertes de ces taches vers le milieu de l’été. Les premières fructifications se forment sur la surface supérieure des feuilles et exsudent leurs spores vers la fin de l’été ou au début de l’automne. Le rôle réel de ces spores est incertain, mais il est possible qu’elles soient à l’origine du second type de spores. Les ascospores se forment au milieu de l’été sur les aiguilles infectées deux ans auparavant. Les fructifications « sexuées », appelées hystérothèces (parce que l’ascocarpe s’ouvre par une fente), forment une ligne noire sur la face inférieure des aiguilles. Ce sont les asques qui, durant les périodes de pluie, libèrent des ascospores capables d'infecter de nouvelles pousses au printemps suivant. La dispersion se fait par le vent. Les périodes humides prolongées contribuent à l’infection.
Autres informations
Il n’y a pas de lutte envisagée dans le domaine forestier; toutefois, les producteurs d’arbre de Noël peuvent envisager de prévenir les infections sur les branches basses en dégageant la base des arbres et en nettoyant les herbes qui poussent entre les rangées afin de diminuer le taux d’humidité et ainsi minimiser les conditions propices aux nouvelles infections. Il faut également éviter de garder des sapins et des épinettes dans les brise-vent afin de diminuer les possibles sources d’inoculum. Finalement, on peut envisager une lutte chimique à l’aide d’un fongicide à base d’oxychlorure de cuivre (le seul fongicide homologué au Canada pour la lutte contre les rouges et les rouilles) appliqué tous les 10 jours à partir du débourrement jusqu’à ce que les conditions humides du printemps s’estompent. Ces pulvérisations devraient être réalisées par du personnel entraîné ayant reçu la formation requise.