Fumagine
- Nom de la maladie en anglais : Black mildew
- Nom de l'agent pathogène : Rasutoria abietis (Dearn.) M.E. Barr
- Règne : Fungi
- Embranchement : Ascomycota
- Classe : Dothideomycetes
- Ordre : Capnodiales
- Famille : Euantennariaceae
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Liste partielle des synonymes :
- Dimerosporium abietis Dearn.
- Epipolaeum abietis (Dearn.) Shoemaker
Renseignements généraux et importance
La fumagine sur le sapin (Abies) est causée par le champignon Rasutoria abietis, originaire de l'ouest du Canada et des États-Unis. Ce champignon est considéré comme faiblement parasitaire, ses colonies étant principalement superficielles et causant peu de dommages aux sapins. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un pathogène majeur, la fumagine peut être un indicateur de conditions environnementales propices à d'autres maladies fongiques plus graves.
Aire de répartition et hôtes
La fumagine est présente dans tout l'ouest du Canada et des États-Unis, colonisant les aiguilles de diverses espèces de sapin (Abies). Bien que commune dans son aire de répartition d'origine, la fumagine n'a pas été signalée comme un problème important en dehors de l'ouest de l'Amérique du Nord.
Parties de l'arbre affectées
Aiguilles
Symptômes et signes
Les aiguilles infectées, vivantes ou mortes, développent des colonies noires bien visibles, semblables à de la suie, qui leur donnent le nom commun de « fumagine ». Les aiguilles de toutes les classes d'âge sont touchées et les aiguilles gravement colonisées peuvent subir une sénescence prématurée.
Rasutoria abietis produit des pseudothèces brun foncé et sétigères (portant des soies), avec un bec court et jaune ne dépassant pas 20 micromètres de haut. Ces structures ont un diamètre de 120 à 180 micromètres et forment des amas sur le mycélium superficiel rayonnant sur la face inférieure des aiguilles. Les asques sont sacciformes, mesurent 50 à 70 micromètres sur 20 à 36 micromètres, ont huit spores et sont bituniqués; les paraphyses sont absentes. Les ascospores sont ovoïdes, hyalines à brun clair, possèdent une cloison, mesurent 24 à 36 micromètres sur 6 à 9 micromètres, les ascospores plus vieilles devenant rarement à 3 cloisons et finement échinulées. Dans les cas avancés de la maladie, les colonies noires peuvent devenir étendues, recouvrant une partie importante de la surface de l'aiguille et entraînant une chute accrue de ces dernières.
Cycle de la maladie
Peu de recherches ont été menées sur le cycle biologique complet de R. abietis. Les infections sont probablement initiées par des ascospores en suspension dans l'air qui atterrissent sur les aiguilles de l'hôte, germent et développent des mycéliums superficiels, brun foncé et rayonnants. Le champignon pénètre dans l'aiguille par les stomates et extrait les nutriments des cellules hôtes adjacentes. Des pseudothèces se développent à partir des mycéliums superficiels. Comme de nombreuses brûlures des aiguilles et des agents pathogènes foliaires, R. abietis a tendance à être plus répandu pendant les printemps humides ou pluvieux. Le moment de la libération des spores et de l'infection peut varier en fonction des conditions climatiques locales, avec une prévalence plus élevée dans les zones connaissant des périodes prolongées de forte humidité.
Dommages
Le champignon responsable de la fumagine, R. abietis, peut coloniser largement les aiguilles de manière épiphyte et envahir les stomates, extrayant ainsi les nutriments des cellules hôtes adjacentes. Rasutoria abietis est faiblement parasitaire, causant des dommages limités, bien qu'une colonisation étendue puisse accélérer la sénescence des aiguilles. Bien que la chute des aiguilles puisse être accélérée dans les arbres fortement colonisés, la santé globale de l'arbre est rarement affectée. Cependant, les arbres subissant une colonisation chronique sur plusieurs saisons peuvent montrer une réduction de la capacité photosynthétique en raison d'une perte prématurée des aiguilles.
Prévention et répression
Au Canada, il n'est pas nécessaire de traiter les forêts contre la fumagine sur le sapin en raison des dommages généralement faibles causés par cette maladie. Les stratégies de répression d’un ravageur particulier varient suivant plusieurs facteurs, notamment :
- le niveau de la population du ravageur (c'est-à-dire le nombre de ravageurs présents sur l'hôte ou les hôtes affectés);
- les dommages prévus ou toute autre conséquence négative résultant de l'activité du ravageur et du niveau de sa population sur l'hôte, les biens ou l'environnement;
- la compréhension du cycle de vie du ravageur, de ses divers stades de développement, de même que des divers agents biotiques et non biotiques qui affectent les niveaux de ses populations;
- le nombre de spécimens hôtes touchés (un seul arbre hôte, un petit groupe d’arbres hôtes, une plantation, une forêt);
- la valeur attribuée à l'hôte ou aux hôtes compte tenu des coûts rattachés aux approches de lutte contre le ravageur;
- la prise en considération des diverses approches de lutte de nature sylvicole, mécanique, chimique, biologique et naturelle, de même que de les avantages et désavantages de chacune.
L’acquisition d’information sur chacun de ces facteurs est nécessaire aux prises de décisions relatives à l’application de l’une ou l’autre des stratégies de lutte contre un ravageur. Ces facteurs devront être soigneusement mis en balance par rapport aux coûts et avantages avant qu’on entreprenne toute action contre un ravageur particulier.
Bibliographie sélective
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