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Papillon satiné

Papillon satiné - Larve
  • Nom latin : Leucoma salicis (L.)
  • Nom anglais : Satin moth
  • Ordre : Lepidoptera
  • Famille : Lymantriidae
  • Synonyme(s) : Stilpnotia salicis Linnaeus
Description

Distribution

Partout au Canada

Le papillon satiné est originaire d’Europe. Sa présence en Amérique du Nord a d’abord été décelée dans la région de Boston, au Massachusetts, et en Colombie-Britannique en 1920. Dans l’est du continent, le ravageur se rencontre depuis Terre-Neuve jusqu’en Ontario et dans le nord-est des États Unis. Dans l’ouest du continent, il est présent de la Colombie-Britannique jusqu’à dans le nord de la Californie. En 1994, une infestation a été signalée à Edmonton et à Saint-Albert, en Alberta. En Colombie-Britannique, le papillon satiné est maintenant présent dans l’île de Vancouver et dans tout le sud et le centre-intérieur de la province.

Micro-habitat(s)

Feuille, Rameau, Écorce

Dommages, symptômes et biologie

À l’état larvaire, le papillon satiné attaque toutes les espèces de peuplier et de saule, mais il préfère les variétés ornementales de peuplier. Il a également été observé à quelques reprises sur le chêne, le pommetier et l’amélanchier à feuilles d’aulne en Colombie-Britannique. Considéré principalement comme un ravageur des arbres de plantation, le papillon a cependant attaqué des peuplements naturels de peuplier et de saule partout au Canada.

Les premiers signes de dommages deviennent évidents entre le milieu et la fin de mai, lorsque les chenilles qui ont hiberné commencent à se nourrir sur le nouveau feuillage. Les chenilles consomment la totalité de la feuille, à l’exception des nervures principales. Le feuillage des arbres attaqués devient clairsemé. Les dommages sont beaucoup plus apparents après la mi-juin. Les chenilles, qui ont alors atteint le dernier stade larvaire, consomment de grandes quantités de feuilles, ne laissant que le pétiole et les nervures principales. À la fin de l’été, les chenilles néonates de la nouvelle génération squelettisent les feuilles en grugeant l’épiderme et en ne laissant que les nervures. En cas d’infestation sévère, les feuilles brunissent et finissent par tomber. Les arbres gravement défoliés au cours de plusieurs années successives présentent un dépérissement de la cime et, dans certains cas, finissent par mourir. La présence sur le tronc et les branches de feuilles enroulées contenant des chrysalides et de fils de soie et parfois des exuvies larvaires sont des signes d’infestation. Les chenilles se réfugient habituellement sur la face inférieure des branches pour muer, y abandonnant leur exuvie. Elles cessent de se nourrir à la fin juin ou au début juillet et se tissent un cocon de soie lâche bien visible dans un abri de feuilles enroulées, sur un rameau ou parmi des anfractuosités de l’écorce. Les jeunes chenilles de la génération suivante apparaissent en août. Elles squelettisent les feuilles, mais elles ne causent pas de dommages importants. À cette époque de l’année, il n’y a plus de chenilles matures ni de chrysalides et la détection des infestations repose en partie sur l’observation de feuilles enroulées contenant des exuvies nymphales ou larvaires et des réseaux de fils de soie sur les troncs et les branches.

Les adultes émergent en juillet et en août. Les ailes sont d’un blanc satiné, sans marques, et atteignent 24 à 47 mm d’envergure. Le corps est massif, noir satiné recouvert d’une pubescence blanche et dense. Après s’être accouplées, les femelles déposent leurs œufs en masses pouvant contenir jusqu’à 400 œufs sur les feuilles et, parfois, sur les branches ou le tronc de l’hôte. Les œufs sont vert clair, de forme aplatie et regroupés en masses ovales de 150 à 200 œufs recouvertes d’une sécrétion blanche brillante. L’éclosion survient environ deux semaines après la ponte. Pendant les deux premiers stades, les jeunes chenilles squelettisent les feuilles. À la fin du deuxième stade, elles partent à la recherche d’un endroit où elles pourront hiberner, sur le tronc ou les branches de l’arbre. Après s’être tissé un abri hivernal (hibernacle) de soie habituellement entremêlé de fragments d’écorce, de mousses ou de lichens, elles muent. Le printemps suivant, au milieu de mai, elles émergent de leur hibernacle et recommencent à se nourrir sur le nouveau feuillage.

Les chenilles continuent de s’alimenter jusqu’à la fin juin ou au début juillet. La vie larvaire comporte sept ou huit stades. Les chenilles matures mesurent 35 à 45 mm de longueur. Le corps est brun-gris, orné d’une rangée dorsale de grosses taches oblongues blanches ou jaune pâle, de deux lignes subdorsales jaunâtres et de deux rangées latérales et subdorsales de tubercules orange surmontés de touffes de longs poils bruns. La tête et le dos sont plus foncés. Une fois leur développement achevé, les chenilles se transforment en chrysalide dans un cocon de soie tissé dans des feuilles. Les chrysalides sont d’un noir luisant, garnies de touffes de poils jaunâtres et elles mesurent 15 à 22 mm de longueur. L’émergence des adultes survient une dizaine de jours après la nymphose. La durée du cycle vital du papillon satiné est d’un an.

Autres informations

Les arbres infestés peuvent être entièrement dépouillés de leur feuillage. Les infestations graves répétées sur plusieurs années consécutives entraînent une réduction de la croissance radiale des tiges et la mort de branches et d’un certain pourcentage des arbres attaqués. L’impact de la défoliation peut être plus important chez les arbres déjà stressés par d’autres facteurs comme la sécheresse. Les arbres affaiblis par la défoliation deviennent plus vulnérables aux attaques d’autres insectes et champignons opportunistes. La valeur esthétique des arbres d’ornement peut être considérablement amoindrie par cet insecte. En milieu résidentiel, la présence de chenilles désertant les arbres défoliés à la recherche d’une nouvelle source de nourriture peut également constituer une source de nuisance publique.

Il n’existe aucune façon pratique d’empêcher les adultes d’atteindre les arbres hôtes. Pour aider les arbres hôtes à demeurer en bonne santé et à mieux résister à la défoliation, il faut arroser leurs racines avant les premières gelées d’automne, appliquer un engrais approprié chaque printemps et arroser les arbres pendant les périodes de sécheresse estivale prolongées.

En Amérique du Nord, le papillon satiné compte de nombreux ennemis naturels, dont des guêpes et mouches parasitoïdes, des acariens, des oiseaux et coléoptères prédateurs et un virus de la polyédrose. Les mouches et guêpes parasitoïdes jouent souvent un rôle déterminant dans l’effondrement des populations du ravageur. Toutefois, des observations préliminaires donnent à croire que la mortalité induite par les ennemis naturels est très faible dans la région d’Edmonton. En Alberta, on prévoit libérer des ennemis naturels importés de la Colombie-Britannique en vue d’y réduire les populations du ravageur.

Publications du Service canadien des forêts

Papillon satiné

Régime et comportement alimentaire

  • Phyllophage : Qui se nourrit du tissu de la feuille des végétaux.
    • Défoliateur libre : Qui se nourrit et se déplace librement sur le feuillage.
Informations sur les hôtes

Jusqu’à tout récemment, les principaux hôtes du papillon satiné étaient des espèces de peupliers exotiques, en particulier le peuplier blanc (Populus alba L.) et le peuplier noir d’Italie (P. nigra L. cv. italica). Depuis quelques années, des infestations sont de plus en plus souvent signalées dans des peuplements naturels de peuplier faux-tremble et de peuplier de l’Ouest et, à l’occasion, de saule (Salix spp.).

Hôte(s) principal(aux)

Peuplier, peuplier à feuilles étroites, peuplier baumier, peuplier de l'Ouest, peuplier faux-tremble, peuplier hybride de Jack, peuplier noir d'Italie, saule

Hôte(s) secondaire(s)

Cerisier / prunier, chêne rouge, lilas, peuplier à grandes dents, peuplier deltoïde, prunier, saule pleureur doré

Photos

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