Dendroctone du pin ponderosa
Description
Distribution
Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique
Le dendroctone du pin ponderosa est présent dans presque toutes les forêts de pins tordus latifolié de la Colombie-Britannique, près de la frontière, dans le centre et le nord de l'Alberta et dans des sites isolés du sud-ouest de la Saskatchewan. Son aire de distribution géographique s'étend vers le nord et vers l'est depuis une dizaine d'années.
Micro-habitat(s)
Tronc, Écorce
Dommages, symptômes et biologie
Biologie
Le cycle vital du dendroctone du pin ponderosa dure normalement un an. À la fin de l’été, les adultes émergent des arbres dans lesquels ils se sont nourris et développés et partent à la recherche d’un arbre sain. Une fois cet hôte trouvé, les femelles s’y enfoncent dans l’attente d’un partenaire mâle. Les femelles déposent leurs œufs dans des galeries verticales qu’elles ont forées immédiatement sous l’écorce. Les larves issues de ces œufs se nourrissent sous l’écorce durant l’hiver. Les adultes de cette nouvelle génération émergent entre juillet et septembre.
Une étape clé de ce cycle est la transmission du coléoptère à l’hôte d’un champignon responsable du bleuissement du bois. Les spores du champignon, transmis à l’arbre au moment de l’attaque, finissent par neutraliser le système de défense de l’hôte et sa capacité de se défendre contre le ravageur.
- Adulte : cylindrique, 3,7 à 7,5 mm de longueur, de couleur crème-havane au stade ténéral, il devient noir à maturité.
- Œuf : blanc perle, environ 1 mm de longueur. Les œufs sont déposés individuellement dans des niches grugées par la femelle de chaque côté de la galerie parentale.
- Larve : blanche avec la tête brun-rouge, apode, mesurant environ 5 mm de longueur au quatrième et dernier stade.
- Nymphe : blanche au début, virant progressivement au brun pâle, mesurant environ 5 mm de longueur. Les structures externes de l’adulte sont déjà bien visibles.
La mort des arbres infestés est due à l’action combinée du dendroctone du pin ponderosa et des champignons du bleuissement du bois (Ascomycètes) qui lui sont associés. Les adultes transportent les spores du champignon vers les nouveaux arbres dans un sac spécialisé, le mycangium, situé dans la région buccale. On croit que ces champignons bloquent la circulation de l’eau dans le tronc et tuent ainsi les arbres infectés.
Le dendroctone du pin ponderosa compte de nombreux ennemis naturels (insectes prédateurs, parasitoïdes, pics, etc.), mais ces derniers n’ont pas un impact suffisant pour réprimer efficacement les nouvelles populations et les infestations.
Dommages
En début d’infestation, la détection des arbres attaqués par le dendroctone du pin ponderosa est possible uniquement à partir du sol et l’identification des symptômes nécessite un examen minutieux des arbres. Les arbres infestés se reconnaissent à l’aspect de leur cime et à divers symptômes externes. Les premiers signes d'une attaque d'adultes du dendroctone sont la présence de résidu de forage et de résine sur le tronc, mais pour identifier le ravageur de façon certaine et confirmer le succès d’une attaque, il faut regarder sous l’écorce des arbres.
Lorsque ses populations (à l'état endémique) sont faibles, le dendroctone du pin ponderosa survit dans les arbres affaiblis ou agressés. À mesure que ses populations augmentent ou que davantage d’arbres sont agressés par la sécheresse ou d’autres facteurs, les populations du dendroctone peuvent pulluler et se propager. Des arbres en santé sont alors attaqués, et de vastes superficies de pins mûrs risquent d’être menacées ou détruites. Les étés chauds et les hivers doux favorisent à la fois la survie des insectes ainsi que la poursuite et l’intensification d'une infestation. À l’inverse, des conditions climatiques rigoureuses (- 40 °C durant l’hiver ou vents violents durant la période de dispersion) peuvent réduire les populations du dendroctone et en ralentir la propagation, mais les populations d'insectes peuvent se rétablir (pas les insectes individuellement) et s’attaquer de nouveau à des forêts par ailleurs en bonne santé.
Les arbres atteints peuvent être détectés du haut des airs dès la fin du printemps (mais plus généralement au milieu de l’été) de l’année suivant l’attaque. Les relevés aériens demeurent fort utiles pour détecter les peuplements susceptibles d’être infestés; cependant, les techniques de détection actuelles ne sont pas optimisées pour détecter de nouvelles populations dans une aire de distribution en expansion où l'immigration à partir de populations-hôtes joue un rôle important. La découverte de petits îlots de pins à la cime rougie devrait être suivie d’une inspection au sol visant à déterminer l’origine du phénomène. Si la présence du dendroctone du pin ponderosa est confirmée, il faudrait organiser des relevés au sol en vue de détecter la présence d’arbres récemment attaqués dans les secteurs avoisinants. Ces inspections au sol pourraient devoir être nombreuses si l'on veut détecter les populations-hôtes.
L'infestation actuelle en Colombie-Britannique commence à diminuer. Les populations de dendroctones du pin ponderosa devraient par contre continuer à s'étendre vers l'est dans les forêts de pins gris et elles ne devraient pas être arrêtées par un hiver très froid. Depuis 10 ans, la distribution de l'insecte s'est accrue chaque année dans le nord de l'Alberta, et ce en dépit de plusieurs hivers très froids.
Symptômes
Entre la mi-juillet et le début septembre, les accumulations de résine ou de sciure sont très visibles autour des trous d’entrée forés dans l’écorce par les adultes. La sciure est vite emportée par le vent ou lavée par la pluie, mais les nombreux tubes de résine peuvent persister plus d’un an après l’attaque. Les tubes de résine peuvent cependant être beaucoup moins évidents si l’hôte a subi un stress hydrique important avant d’être attaqué. Durant l’automne et l’hiver suivant l’attaque, les pics explorent le tronc des arbres infestés à la recherche de scolytes et d’autres insectes perceurs du bois. Les arbres ainsi visités sont faciles à reconnaître à la grande quantité d’écorce arrachée, dont les fragments s’accumulent à la base du tronc. Sous l’écorce des arbres infestés, on peut apercevoir des galeries de ponte, des galeries d’alimentation larvaire ainsi qu’un ou plusieurs stades du ravageur (œufs, larves, nymphes, adultes), selon le temps écoulé depuis l’attaque. Les galeries de ponte mesurent 10 à 41 cm de longueur (28 cm en moyenne) et sont orientées dans l’axe de la tige, avec un court tronçon recourbé ou en biais. La coloration bleu grisâtre de l’aubier est causée par la colonisation des cellules parenchymateuses des rayons par des champignons du bleuissement propagés par les adultes. Cette coloration est un symptôme facile à détecter peu de temps après une attaque réussie. Les mycéliums et les diverses structures reproductrices (corémies, périthèces, etc.) des champignons du bleuissement et d’autres champignons sont souvent visibles dans les galeries et les loges nymphales du ravageur.
Le feuillage des arbres atteints commence à se dessécher dès que l’apport d’eau vers le haut de l’arbre est interrompu. Ainsi privé d’eau, il vire graduellement de vert brillant à vert terne. Au niveau de la portion inférieure de la cime, ce symptôme précoce est souvent visible deux ou trois mois après l’attaque initiale. Toutefois, des changements de coloration plus prononcés se produisent au cours du printemps suivant l’attaque, au début de la saison de croissance, lorsque le feuillage devient rouge brique. Leurs aiguilles virant au jaunâtre puis au brun rougeâtre à la fin de l’été, ces arbres sont faciles à détecter. Toutefois, lorsque ces symptômes deviennent manifestes, le ravageur a généralement déjà migré vers d’autres arbres pour les attaquer à leur tour. Avec le temps, la décoloration des aiguilles qui ne sont pas encore tombées se confirme et la plupart des aiguilles tombent au cours de la deuxième ou troisième année suivant l’attaque initiale. La rapidité avec laquelle ces symptômes se manifestent varie selon les espèces attaquées et les conditions météorologiques. Ces changements rapides et distincts de coloration servent de fondement à l’établissement du calendrier des sorties de cartographie aérienne des arbres récemment attaqués.
Publications du Service canadien des forêts
Régime et comportement alimentaire
- Phloèmophage : Qui se nourrit des tissus du phloème.
Informations sur les hôtes
Les hôtes indigènes incluent le pin tordu (Pinus contorta), le pin ponderosa (Pinus ponderosae), le pin à blanche écorce (Pinus albicaulis) et le pin flexible (Pinus flexilis). Certaines espèces de pins exotiques sont également vulnérables. Occasionnellement, des espèces non-hôtes comme l’épinette d’Engelmann (Picea engelmannii) sont attaquées, mais les populations du ravageur ne persistent pas sur ces hôtes occasionnels. Le pin gris convient également au dendroctone du pin ponderosa.
Hôte(s) principal(aux)
Épinette d'Engelmann, pin, pin albicaule, pin flexible, pin gris, pin ponderosa, pin tordu latifolié